mercredi 6 janvier 2010

Les périgourdins veulent apprendre leur langue


Depuis ces dernières années, une vingtaine d’ateliers de langue occitane pour adultes ont vu le jour en Dordogne. Phénomène en constante augmentation, les périgourdins sont en quête de leur langue historique et la demande sociale semble de plus en plus forte. Comme beaucoup de primo apprenants, Huguette qui suit les cours tous les mardi soir à Chamiers avait toujours eu le regret de ne pas connaître la langue d’oc. « Mes parents et grands parents parlaient en occitan entre eux – dit-elle- mais pas avec moi, comme beaucoup de notre génération. Ce n'était pas "bien". J’avais décidé d'apprendre la langue d’oc une fois à la retraite. C'est chose faite et je suis assez fière de commencer à lire et à écrire la langue du pays. »
Pouvoir transmettre la langue aux enfants
Pour Christelle, qui va aux cours du vendredi soir à Bourdeilles il s’agit aussi de prévoir l’avenir. « Je me rends compte que nos anciens sans avoir forcément eu la chance d'aller sur les bancs de l'école étaient bilingues et que nous pauvres « ignares » nous régressons lentement mais sûrement. Ainsi modestement j'aimerais pouvoir transmettre un jour à mes chers enfants un peu de ce patrimoine dont on m’a privé. » De plus, toutes les deux s’entendent pour dire qu’elles trouvent beaucoup de plaisir à aller dans ces cours où la parole est libre, l’ambiance chaleureuse et le professeur passionné et passionnant.
Cependant aujourd’hui des questions demeurent. Comment répondre à la demande d’animateurs en quête d’une formation plus pointue en pédagogique ? Où trouver de nouveaux formateurs pour faire face à la demande grandissante sur tout le département. ? Enfin, comment mettre en réseau toutes ces énergie afin que le maillage d’enseignement d’occitan pour adultes soit plus large et plus efficace sur l’ensemble du Périgord ? La Région Aquitaine, le Conseil Général et les associations concernées sont en train de prendre ces problèmes à bras le corps et cherchent à mettre en place des stratégies novatrices pour répondre aux attentes. La transmission de la langue du pays aux générations futures demandera beaucoup d’énergie et d’investissement, car si l’enjeu est de taille et les espérances fortes.

Infos pratiques. Si vous souhaitez connaître l’atelier de langue occitane pour adultes le plus proche de chez vous ou pour tous renseignements sur l’enseignement de l’occitan vous pouvez contacter :
Sébastien Girard, langue occitane et enseignement : mailto:s.girard@culturedordogne.fr/ 05 53 06 40 31Olivier Pijassou : 05 53 08 76 50 / ieo24@ieo-oc.org

1 commentaire:

goiatdativier a dit…

Vese de fabas que butan dins mon òrtalet, me pense que la linga frótja tornamai coma los grunons d'un òrtalet, longtemps saboturats jos lu giau, quilhs fuec de Diu poden pus estar aurá, quo'es l'eissida dau Temps Clar!
Je vois des fèves qui poussent dans mon jardinet, je pense que la langue crois de nouveau à la manière des petites graines d'un jardinet, longtemps enterrées sous le gel "ces petits du Feu de Dieu" ne peuvent plus rester tranquilles aujourd'hui, c'est la sortie du Temps Clair!

Même de très loin, mon grand père m'a transmis le virus de cette langue, même encore vingt ans après sa mort (le 17 avril 1990) je me souviens de son patois de Thiviers.
Aujourd'hui c'est la cueillette et le souvenir de ce que disait un autre vieux Monsieur, africain, l'anthropologue Ahmadou Hampaté Ba: "un vieillard qui meurt aujourd'hui, c'est une bibliothèque qui meurt" et ce qui vaut pour la culture peul, hmongh ou abénaquis vaut autant pour notre culture d'oc.
Maintenant que je suis mordu, quò z'a mordut, je ne louperait pas la pêche aux mots de nos enfances.