dimanche 27 septembre 2009

La légende s’anime en Périgord Vert


En milieu rural, la question du patrimoine immatériel et de sa transmission aux jeunes générations se pose aujourd’hui de manière très vive. Depuis 3 ans l’association ARTICLE 19 située en pleine campagne, permet au jeune public d’accéder à des outils d’expression comme l’image filmée en prenant pour thématique la culture et la langue d’oc. Laura Leeson (animatrice principale de l’association) ainsi que sa jeune recrue Julia Caron ont déjà à leur actif « Toc ! Toc ! L’Oc », réalisé en 2007 avec les jeunes de Brantôme et « Tiens ta Langue » conçu avec les lycéens de Bertrand de Born en mai. L’été dernier l’équipe s’est plongée dans un nouveau projet : un film d’animation inspiré de la collecte occitane et cela en 6 jours (écriture du scénario, découpage technique, mise en scène, création de décors, tournage, montage et sonorisation). Le public ciblé était cette fois les jeunes du canton de Montagrier.
Transmettre et éveiller la curiosité
Pour Laura Leeson « ces adolescents on coupé le lien direct avec leur patrimoine, avec la langue de leurs grands- parents, l’atelier était un moyen de leur transmettre notre propre curiosité face à ce patrimoine riche. A partir du moment où les jeunes ont visionné le DVD de la collecte occitane, effectué sur le département, ils se sont rendus compte qu’ils pouvaient en parler avec leur famille et qu’il ne s’agissait pas d’une langue et d’une culture qui leur était étrangère comme ils le croyaient jusqu’alors. »
Les jeunes gens ont tout fait eux-mêmes. Ils ont écrit ensembles une histoire complète de Leberon. Ils y ont mêlé des récits issus de croyances populaires comme les fontaines et leurs « pouvoirs », et l’histoire du diable, qui deviennent des procédés narratifs secondaires et parfois à la limite du « private joke ».
Au résultat, un joli film d’animation en occitan que vous pourrez voir en première diffusion à Grand Brassac le 4 octobre. Preuve est donnée comme le dit encore Laura Leeson « qu’une langue et une culture se transmettent d’autant plus facilement aux jeunes s’ils sont amenés à la transformer et du coup de la faire vivre à leur façon! »

Première diffusion le dimanche 04 octobre à 17h
à l'église de Grand Brassac
dans le cadre des 4e rencontre Orient(s)-Occident(s)05 53 06 40 00


Qu’est-ce qui fait courir Nadau ?

Samedi 26 septembre le groupe Nadau sera en concert à Verteillac.
Depuis 1973, époque où ils s’appelaient encore « Los de Nadau », ce groupe du Béarn n’a eu de cesse de populariser la chanson contemporaine occitane. Après 2 Olympia – un prochain est prévu en avril 2010 – 3 Zenith à Pau, Nadau s’est fait applaudir en juillet dernier par 9000 personnes à l’Estivada de Rodez. Mais qu’est-ce qui peut expliquer un tel succès ? Partout en domaine occitan ils remplissent les salles d’un public trans-générationnel. Les grands parents y vont avec leurs petits enfants, les paysans côtoyant les fonctionnaires et les artisans. Quand on lui demande quel est son secret, Miquèu Masffrand, le charismatique leader du groupe et parolier de la majorité des chansons, cherche des réponses simples. « En chantant le Béarn, les choses de la vie, le pays dont je viens, et les changements qui ont eu lieu depuis 50 ans, c’est un peu de toute l’Occitanie dont je parle. Mes chansons deviennent les chansons des gens. Ce retrouver le dimanche soir sur un quai de gare pour retourner travailler à Paris, c’est une réalité de Pau mais aussi de Toulouse ou de Périgueux. »
Savoir créer des chansons populaires
En revanche, cet occitaniste convaincu qui a toujours été depuis le début aux côté des écoles immersives Calandretas, ce chanteur modeste malgré le succès que rencontre son groupe, ne s’explique toujours pas le fait qu’une de ses chansons ‘l’Immortèla » soit devenue un des hymnes de l’Occitanie. Il reconnaît cependant prendre beaucoup de plaisir quand le public reprend en cœur le refrain. Il sourit quand « Les enfants ne l’appellent pas l’Immortèla, mais simplement Vam caminar (ce qui est la phrase de début du refrain). Et c’est peut-être là le secret de Nadau : une musique et des mélodies modernes aux accents d’hier qui accompagnent des paroles populaires qui savent toucher le public dans leur réalité occitane d’aujourd’hui.
Nadau en concert est un moment d’émotion rare avec pour maître de cérémonie un Miquèu Masffrand, qui manie le rire et la mélancolie durant deux heures sans jamais être vulgaire ni populiste.

« Nadau » en concert le 26 septembre à Verteillac
Sous chapiteau au stade municipal(18 € / gratuit -12 ans)
Réservations au Si 05 53 90 37 78 et CSC 05 53 90 36 24
Organisation : Comité d’animation verteillacois

Rencontres Orient(s)-Occident(s)

Quatre rendez-vous qui mettront en lumière les influences encore visibles entre le Périgord et l’Orient.
Il y a 4 ans, à l’initiative de la Direction de l’Education et de la Culture ainsi que des services Tourisme du Conseil Général de la Dordogne, des Rencontres Orient-Occident avaient vues le jour chaque automne en Périgord. Le but était alors de valoriser le patrimoine médiéval de notre département au travers de l’histoire des moines soldats du moyen-âge. Pour cette 4° édition, c’est l’Agence Culturelle Départementale qui est en charge de l’organisation de ces Rencontres qui débuteront à Cadouin ce 26 septembre pour s’achever le 7 novembre à Bonneville-et-Saint-Avit-de-Fumadières. Entre temps des rendez-vous seront proposés au public à Belvès et à Grand Brassac.
Le Périgord une Terre de légendes
La Dordogne regorge de sites, d’histoires, de légendes, en rapport avec les templiers, les croisées, les pèlerins et bien sûr les troubadours qui ont fait entre le XII° et XIII° siècle de nombreux aller-retour entre l’Aquitaine et Jérusalem. Aussi pour Jean François Gareyte, chef de projet et coordonnateur du festival, « c’est en toute logique que cette action culturelle trouve sa place en Périgord ». Et à ceux pour qui cet évènement pourrait sembler artificiel, il explique « qu’il s’agit là de véritables rencontres entre des artistes venus d’horizons très variés qui ont travaillé en résidences afin de pouvoir proposer dans chaque lieu des spectacles originaux. » Le déroulement de chaque journée aura sensiblement le même canevas. D’abord sera proposée une balade commentée pour découvrir le site. Puis celle-ci sera ponctuée d’une intervention historique dans le but d’éclairer le public sur le lien qu’entretiennent le lieu choisi pour le spectacle et l’Orient. Enfin une animation artistique clôturera l’après-midi mettant en valeur les relations qui ont existées depuis 8 siècles entre les cultures musulmanes, juives et occitanes. En résumé, pour J.F Gareyte «ce sont les histoires et les légendes du moyen âge que l’on propose aux gens de découvrir avec nous » Une belle ambition pour quatre beaux rendez-vous.
Renseignements : 4ème Rencontre Orient(s)-Occident(s)
du 26.09.2009 au 07.11.2009 Périgord Cadouin, Grand-Brassac, Belvès, Bonnevile Agence culturelle Dordogne-Périgord 05 53 06 40 00 / jf.gareyte@culturedordogne.fr

Chanter pour la langue occitane

Quoi de mieux pour se rassembler et resserrer des liens et des amitiés que de chanter en groupe. En Dordogne comme dans tout le domaine occitan de nombreux ateliers de chants ont vu le jour ces dernières années. Aussi, afin de préparer au mieux la grande manifestation pour la défense et la reconnaissance de langue occitane qui aura lieu le 24 octobre prochain à Carcassonne, l’Institut d’Etudes Occitan a très logiquement lancé un projet à l’échelle de toute l’Occitanie autour de chansons occitanes. L’idée est simple, faire chanter un répertoire de chants des différentes régions occitanes à des milliers de personnes. Pour ce faire dix chansons ont été choisies et enregistrées de Bordeaux jusqu’à Marseille, de Clermont jusqu’aux Pyrénées. Ainsi Les Zinzonaires ont proposé pour représenter le Périgord « Maze lo cornelhier ».
L’occasion de créer un espace de convivialité
Le 2° atelier de chant en Périgord se tiendra samedi 12 septembre à partir de 15 heures à la salle de la Pagode à Chamiers, Champs Niers en occitan, Il est ouvert à toutes et à tous et bien sûr gratuit. Pour Yannick Guédec, professeur de chant à l’école de musique de la Dordogne et maître d’œuvre des opérations, « ces ateliers sont surtout l’occasion de faire chanter les gens ensembles, en toute liberté et sans contrainte de niveau ». Pour lui, «l’un des enjeux majeurs est de redonner l’envie du chant collectif dont la pratique s’est perdue au cours de la deuxième moitié du XX° siècle mais pour lequel existe une forte demande semble voir le jour. Il faut que chanter redevienne quelque chose de naturel. »
Pour ceux qui voudraient bien préparer ces rendez-vous, il y aura plusieurs ateliers d’ici le 24 octobre date de la manifestation, sachez que vous pouvez vous procurer le CD et le livret des chansons pour 6 euros sur le site http://anemoc.macarel.net/ ou auprès de l’IEO Périgord. Chanter pour se faire entendre, ou l’art de manifester dans la convivialité.

Atelier de chant occitan, samedi 12 septembre, 15h00 / 18h00
Salle de la Pagode, avenue de Lattre de Tassigny , 24660 Chamiers
Renseignements : Novelum - 05 53 08 76 50 / Courriel : ieo24@ieo-oc.org

Jean Jaurès, théologue laïque et socialisme


Une pensée originale
« Pourquoi ne pas profiter de ce que la plupart des enfants de nos écoles connaissent et parlent encore ce qu'on appelle d'un nom grossier “le patois” ? Ce ne serait pas négliger le français : ce serait le mieux apprendre au contraire que le comparer familièrement dans son vocabulaire, dans sa syntaxe, dans ses moyens d'expression, avec le languedocien et le provençal. Ce serait pour le peuple de France et du Midi, le sujet de l'étude linguistique la plus vivante, la plus familière, la plus féconde pour l'esprit…. » Voici ce que Jean Jaurès écrivait pour La Dépêche de Toulouse en août 1911. Il semble que l’article ait échappé aux pourfendeurs des langues de France qui se prétendent pourtant du Grand Homme.
Le 24 janvier 1910 dans son plus beau discours sur la laïcité, le même déclarait à la tribune de la Chambre : «Voulez-vous me permettre de vous dire toute ma pensée ? Je vous le dis sans embarras : je ne suis pas de ceux que le mot Dieu effraye ». Là encore la philosophie de celui qui fut l’un des plus grand politique français peut embarrasser ceux qui préfèrent ne voir en lui qu’un laïcard.
La vérité du sensible
Jaurès était laïque, anticlérical pur et dur sans aucun doute, mais il l’était surtout vis à vis du catholicisme royaliste, soutien du capital et de la propriété. « Bouffeur de curés » donc, mais véritable croyant, il a nourri sa pensée des évangiles jusqu’à sa mort, assassiné à la veille de la Grande Guerre par un « trafòus » qui ne fut jamais condamné.
Au moment où Jean Jaurès fait l’objet de revendications les plus contradictoires, l’éditeur occitan Vent Terral a eu la bonne idée de nous ramener au texte fondateur de son action et de sa pensée en éditant sa thèse de doctorat « De la réalité du Monde sensible ». Le texte est accompagné par l’éditeur Jordi Blanc d’une longue préface très documenté, claire et précise, qui permet d’accéder encore mieux à cette pensée vivifiante. La théologie laïque et le socialisme original de Jean Jaurès vous aideront sûrement à relativiser le vide de la pensée de cette rentrée.

JAURÈS, OEuvre philosophiques II Vent terral- Fr. - 16 x 24 - 560 p. -35 €

lundi 31 août 2009

Après un été au calme à se refaire la cerise, Oc en Stock reprend cette semaine pour une année.
A suivre...

samedi 27 juin 2009

Un livre à croquer

S’il est un livre qu’il faut avoir dans sa bibliothèque c’est bien celui-là. Pour ma part, je mis longtemps à me le procurer car l’édition était depuis longtemps épuisée en librairie. Pourtant, je savais par ouï dire que « Parler croquant » de Claude Duneton était une œuvre incontournable qui mettrait des mots sur beaucoup de notions encore abstraites à l’époque pour moi. Un jour, par internet je réussis à dénicher le trésor, et quelle ne fut pas mon illumination en ouvrant les pages de cet ouvrage paru en 1973 chez un grand éditeur parisien.
Une réédition qui vient à point
Grâce aux éditions « Lo chamin de sent Jaume », qui vient de la rééditer, vous allez à votre tour pouvoir déguster la prose alerte, ironique, et pertinente de Claude Duneton dans un « Parler Croquant » indémodable. Tout au long des pages, l’auteur explique en partant de son expérience personnelle pourquoi 14 millions d’occitanophones en 1930 ne sont plus que 1,5 millions 70 ans plus tard. Que de vexations, de renoncements, et d’humiliations il a fallu pour en arriver là. Mais l’intérêt de l’ouvrage ne s’en tient pas là, il réside également dans une étude très détaillée de la langue française, de son origine à nos jours, mettant en avant ses forces et ses faiblesses. On y trouve alors des réponses au problème actuel de l’enseignement de la langue de Voltaire. Claude Duneton fait même une comparaison inattendue et très jubilatoire entre langue occitane, française et anglaise. Bien des idées préconçues sont ainsi mises à mal. Les gens qui en seraient restées aux pensées du XIX° siècle trouveront ainsi l’occasion de faire une cure de jouvence intellectuelle et de voir sous un autre jour la question de la pérennité et de la transmission des langues régionales.
« Parler croquant », n’a pas pris une ride et sa nouvelle édition tombe à point nommé pour venir animer le débat actuel sur l’intérêt d’enseigner la langue occitane dans nos écoles.
Parler croquant Duneton, Claude Editions Chamin de Sent-Jaume (213 pages) 17.00 euros

« Lo Rulh », la mise en scène de la mémoire

Dans le cadre du programme de restitution de la collecte de la mémoire occitane du canton de Villefranche-de-Lonchat, L'Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord en partenariat avec l'association J'aime mon canton, organise le spectacle "Lo Rulh", le Samedi 6 juin 2009 à 20h30 à la salle des fêtes de Saint-Géraud-de-Corps.
Christophe Rulh c’est un artiste qui cherche ou peut-être un chercheur qui met en scène ses découvertes. Anthropologue et musicien, élevé dans un milieu paysan où le chant en occitan était une réalité, le jeune homme se forme dès l’adolescence aux musiques actuelles. Tout en passant un doctorat en anthropologie il créé le GDRA, groupe de recherche artistique situé à Toulouse. Le but de cette association est d’affirmer des choix artistiques sonores et visuels pour la création de spectacles pluridisciplinaires. Partant du principe que la culture se fabrique de personne à personne, le « Rulh » s’attache à ce que sont les individus soient au cœur de ses créations. Pour cela le collectage lui permet de partager le regard sur l’autre au cours d’un spectacle vivant, où se mêlent le son, la radiophonie, et les images d’Amic Bedel. Et bien sûr il y a la voix et la musique du Rulh, qui mixe guitare, clarinettes, saxophones, électronique, cornemuse, et lap-top sampler d’images.
Découverte et partage
A l'interface de la recherche artistique et anthropologique chaque création qui fait suite à des résidences est une performance en plateau pour rendre la réalité humaine et valoriser les personnes collectées qui deviennent, par la magie de l’image et du son, des acteurs du spectacle. Christophe aime ainsi nous raconter des histoires, par la voix, le théâtre, et les techniques numériques du son et de l’image. Il réussit ainsi une mise en miroir entre la scène où il se trouve physiquement et l’image projetée de ses partenaires virtuels. Tout cela créé un moment très original où culture occitane d’hier forme une continuité avec celle d’aujourd’hui.

Samedi 6 juin 2009 à 20h30 à la salle des fêtes de Saint-Géraud-de-Corps
« Lo Rulh » - TARIF : 5 €

Bon anniversaire l’IEO !

Samedi 13 juin, les périgourdins sont invités sur l’esplanade du Théâtre de Périgueux à venir fêter les 40 ans de L’Institut d’Estudis Occitans. Mais l’IEO, qu’es aquò ?
Lors de la seconde guerre mondiale, nombreux furent les occitanistes qui se bâtirent dans le maquis pour libérer notre pays et la lutte contre l’occupant se fit souvent en langue d’oc. Parmi eux, une poignée d’hommes issus de la résistance créèrent en 1945 l’Institut d’Estudis Occitans. Leur but était de maintenir et de développer la langue et de la culture occitanes par la direction, l’harmonisation et la normalisation de tous les travaux qui concernaient la culture occitane dans son ensemble. Depuis l’association s’est répandue sur tout le territoire occitan y compris le Val d’Aran et les vallées occitanes d’Italie. L’un de ses grands succès fut le développement et l’acceptation de la graphie qui est aujourd’hui officiellement admise pour l’enseignement de la langue d’oc. En Dordogne, la section de l’IEO s’appelle Novelum et a accompli aux côtés du Bornat un immense travail pour que l’occitan ait sa place pleine et entière dans la vie de notre département.
Coriandre en cadeau !
Pour son 40° anniversaire, Novelum met les petits plats dans les grands. Samedi sur l’esplanade du NTP, un village occitan s’installe au cœur de la ville. Dès 14h00 il y aura des chants avec les enfants des classes bilingues et de la Calandreta. Cela sera suivi à 17h30 d’un spectacle de clown en bilingue et un apéritif sera offert en fin d’après-midi. Pour que la fête soit parfaite, le groupe Coriandre, venu pour l’occasion du Gard donnera, de 21h30 à minuit, un grand concert-baléti, à écouter et à danser. Et comme tout est gratuit, je suis sûr que vous vous laisserez séduire par cette grande journée de fête populaire en compagnie de cette belle association occitane.

Les 40 ans de Novelum (IEO Perigòrd) le samedi 13 juin 2009
Périgueux (Esplanade du Théâtre)
Renseignements : 05 53 08 76 50

vendredi 5 juin 2009

L’art de nous raconter

Être artiste en milieu rural n’est pas chose aisée. Durant les années où dans notre département le spectacle vivant se cantonnait à une expression artistique d’importation, ne voyant dans les acteurs locaux que des amateurs, c’était plus difficile encore. Et si de plus il vous prenait l’idée de vous exprimer en occitan, alors là il valait mieux plier bagage. C’est d’ailleurs ce que fit à l’époque Monique Burg qui partit à Londres se former à l'art théâtral où elle vécut onze ans. Une fois trilingue, occitan, français, anglais, et riche d’une solide expérience, la belle rousse qui rendrait jalouse bien des irlandaise est retournée sur ses terres sarladaises plein d’usage et raison.
Une artiste aux nombreuses facettes
Entre temps les choses avaient évolué au pays. Peu à peu la culture occitane avait gagnait une place dans la politique et l’action culturelle d’Aquitaine et du Périgord. Monique Burg fut au rendez-vous. A la fois conteuse, comédienne et chanteuse, cette artiste à la forte personnalité et à la voix envoûtante participa ainsi depuis quelques années à de nombreux projets. Elle fut partie prenante lors du collectage de la mémoire occitane dans le nord Dordogne. Et c’est elle que Pamela Varela a choisie pour aller à la rencontre de femmes et les faisant se raconter dans le film « las Sasons ». De même, pour le spectacle « Imaginaires », bâti autour du collectage de cinq régions d’Occitanie, elle était la conteuse qui intervenait pour le Périgord : une évidence.
S’il vous arrive de la voir sur scène, ne soyez pas surpris. Elle conte comme une conteuse traditionnelle. Elle raconte, comme une copine indiscrète. Elle vous interpelle aussi à la façon des show man actuels avec un humour meitat chen - meitat porc périgourdin à souhaits. Et il lui arrive même de chanter. Seule en scène, Monique Burg c’est tout cela à la fois et bien plus encore, un vrai bonheur tout simplement.


Monique Burg, « Ca va mal et ça dure »
Samedi 30 Mai, Lalinde, salle Jacques Brel
Organisation Tradigordines Entrée 5 euros
Renseignements: 06.81.70.98.63

Per far dançar Carnaval

Je suis de ces gens qui pensent qu’il faut être acteur de la fête et non spectateur. Rien ne m’énerve n’est plus triste que d’assister à un défilé de chars de Carnaval sans pouvoir ni chanter ni danser. Aussi si vous êtes comme moi, le Cap’oc avec l’aide de l’association Carnaval Pantalonada vient d’éditer le kit du bon petit festaire de Mardi Gras : Danças de Carnaval. Ce livre-CD est l’outil indispensable pour les professeurs de primaire et de collège, pour les animateurs de centres aérés comme pour tous les citoyens qui souhaitent s’initier au secret des chants et des danses du Carnaval d’Aquitaine.
Le livret est en trois parties. D’abord sont présentés 17 chansons en occitan à danser, avec une traduction en français. La deuxième partie présente les pas de base. Enfin viennent la mise en place et le déroulement de chaque danse dont les paroles sont proposées dans le premier tiers du livret, avec en sus 7 autres danses. Dans le coffret se trouvent également deux CD. Le premier est fait pour apprendre avec des harmonisations simples. Le second est sur un rythme normal pour pouvoir danser et faire chanter le monde.
Un outil simple et efficace
Dès la première lecture on sent que les créateurs de l’ouvrage ont la pratique d’une pédagogie active simplifiée. La méthode a été éprouvée et expérimentée sur le terrain auprès du jeune public et permet rapidement à un groupe d’apprendre à chanter et danser. C’est là l’outil idéal pour préparer les carnavals de 2010 en Périgord. Il est à noter qu’un document vidéo sera disponible en complément dans le courant de l’année sur le site Internet du Cap’oc.
Quand je vous aurai dit que la majorité des danses proposées peut également être pratiquée tout au long de l’année plus rien ne vous empêchera de vous procurer ce coffret.

Danças de Carnaval (escòlas, collègi)
CAP'ÒC/CDDP – 19.50 €
http://crdp.ac-bordeaux.fr/capoc/
cddp24, Tél : 05.53.09.85.83

L’accent qu’es aquò ?

« Des racines plein les fouilles. Innombrables. Ce n’est pas la question du nombre qui me tracasse, mais de la norme. Je l’entends. Enorme et partout. Mine de rien. A la radio, à la télé, dans nos machines et nos portables, dans la pub ou dans les répondeurs automates. Les voix du grand neutre. Tout autre chose que dans le parler des rues, des champs, des gens et de leurs visages… » C’est fort de ce préambule à l’ouvrage « Gueules de voix », qu’André Minvielle a décidé de partir entre Aveyron et Pyrénées à la rencontre des accents.
Comme un enquêteur, il nous convie à une magnifique balade qui va de l’université de Toulouse Mirail, à Laguiole en passant par les rives du Lot et les marchés d’Armagnac. Cette quête ethnolinguistique permet de reconstituer l’histoire des gens de ce pays, de comprendre comment s’est bâti le géni de cette société languedocienne riche et variée, toujours en mouvement, et comment ses accents en sont une des plus belles marques d’identité. J’ai beaucoup apprécié les portraits qui forment l’ossature du livre. J’ai appris sur le rugby, les courses de vaches, la place de la femme dans la société pyrénéenne prérévolutionnaire.
Le verbe, l’image et le son.
Vous serez comme moi séduits par l’écriture d’André Minvielle. Vivifiante et créative elle donne de la chair et du sens aux rencontres. La mise en photos de Jean-Philippe Arles est elle aussi remarquable faisant de chaque personnage croisé par Dédé Minvielle un héro du quotidien. La bonne idée est d’avoir doté l’ouvrage d’un CD où vous pourrez écouter la voix, l’accent, de tous les acteurs de cette joyeuse enquête de sens et de son.
Je regrette seulement que ce très beau voyage au cœur du Languedoc n’ait pas été étendu à l’Aquitaine. A la rencontre de tous ces gens, on sent intuitivement que notre région va bien plus loin que ses frontières administratives.
« Gueules de voix » André Minvielle,
Éditions Privat 2008. 160 p. (CD original inclus) 35 euros.

En mai la mémoire se dévoile


Il y a quelques mois je vous parlais de l’intérêt du collectage de la mémoire effectué par l’Agence Culturale Départementale sur l’ensemble du département. Aujourd’hui je vous invite à voir deux productions qui découlent de ce travail.

Samedi 16 mai, dans le cadre du dynamique Carrefour Occitan de Mussidan , l’association autour du chêne accueillera le spectacle Imaginaire. Cette création a vu le jour suite à une commande de trois Région et concerne cinq pays dont le Périgord Vert. Le résultat mêle sur scène la projection de témoignages, le conte avec Monique Burg, ainsi que la danse et le chant.
Une culture commune
Si l’un des buts avoués était de montrer la réalité d’une culture et d’une langue entre l’Armagnac, le Limousin et le Languedoc, le pari est tenu. Pendant deux heures de temps, on plonge avec Guillaume Lopez et Bernard Cauhapé au cœur d’un territoire vaste et divers mais qui tire sa cohérence de la langue occitane au travers des chants, des légendes et des vire-langue qui sont communs au peuple de ce grand sud-ouest de la France. De jeux sur les doigts en comptines le spectateur prend peu à peu conscience de vivre sur un territoire unifié par une langue plus que millénaire. Il se rend compte alors que sa culture même populaire est une richesse qu’il nous faut impérativement transmettre aux enfants de ce pays.
Pas un homme à l’écran
A Périgueux, vous aurez aussi la possibilité d’aller voir au cinéma du 13 au 18 mai « Las Sasons » de Pamela Varela. Dans ce road-movie qui fait également suite au collectage, Monique Burg, encore elle, nous mène de rencontre en rencontre au cœur d’un Périgord Vert magnifiquement filmé. Pas un homme dans le chant de la caméra, mais des femmes de 17 à 80 ans qui nous confient en occitans les bonheurs, les peines, et les amours qui ont fait leur vie. Ce docu-fiction dépeint avec tendresse et respect ces femmes de notre pays. De l’émotion pure.
Spectacle Imaginaire : Samedi 16 mai, Mussidan 21h30
– Salle Gerbeaud (tarif PLein : 8 € / tarif réduit : 5 € / gratuit -de 12 ans)
Las sasons du 13.05.2009 au 18.05.2009, Cap Cinéma, Périgueux

lundi 27 avril 2009

Aimé Lacapelle parle enfin sa langue !

Connaissez-vous le B.I.T, le Bureau d’Investigation Tarbanais ? Et le fleuron de l’agence, l’enquêteur Aimé Lacapelle ? Moi je suis un fan de cette Bande Dessinée depuis le premier Tome, « Je veille au grain ». Quand je l’ai découvert, je n’en croyais pas mes yeux. Enfin un auteur de BD, Jean-Yves Ferri, qui parlait de nous avec humour et respect. Pour une fois l’action ne se passait pas dans une grande ville des Etats Unis, mais bien ici en Occitanie centrale. En général notre pays n’est qu’une région de vacances pour urbains en mal de verdure, et au mieux donne lieu à un reportage télé dans les chroniques estivales du JT de TF1.
Avec Aimé Lacapelle, les gens d’ici retrouvent une identité, un art de vivre, une vie sociale. Et il s’en passe des choses sur le territoire surveillé par l’agent du B.I.T ! Au fil des albums, « Tonnerre sur le Sud-Ouest » (Tome 2), « Poules Rebelles » (Tome 3), notre héros n’a de cesse de résoudre des affaires aussi complexes et loufoques les unes que les autres. Le géni de l’auteur réside dans une parfaite connaissance du terrain, ce qui offre des portraits et des situations qui sont autant de références humoristiques pour les autochtones.
Une BD qui nous ressemble
Jusque là je me étais toujours demandé pourquoi Aimé Lacapelle ne s’exprimait pas en occitan, la BD étant truffée d’occitanismes et d’idiomatismes. Et bien les éditions Fluide Glacial ont eu la très bonne idée d’éditer le 4° Tome « Bêtes du Bon Diu » en version occitane. L’As du B.I.T s’exprime désormais en langue originale. La traduction de Claude Balaguer est assez réussite, avec un vrai morceau de bravoure entièrement en alexandrins. Quant à l’humour et à la poésie de Ferri, non seulement ils supportent sans problème le passage du français à l’oc, mais on en vient même à se demander si Aimé Lacapelle parla un jour autrement qu’en occitan. A vous de découvrir ces adorables « Bestias del Bon Dieu » et leur univers qui nous ressemble tant.

Aimé Lacapelle - « Bestias del bon dieu » - Edition en occitan
Ferri
Edition- Fluide glacial - Audie

La passion Joan Da !

Vendredi soir dernier à Montignac, aux côtés des Peiraguda, un millier de spectateurs a pu découvrir Joan Da. A force de pugnacité, ce jeune chanteur languedocien venu de Béziers est en passe de se faire une place au de l’Occitanie. Œil de braise, sourire naturellement accroché à ses lèvres, il pourrait au premier abord sembler à un chanteur pour midinettes. C’est vrai sa voix est douce, chaleureuse avec une légère fêlure qui peut faire craquer la gente féminine. A y regarder de plus près le garçon est plus complexe.
« Register » tout simplement
Licencié et certifié de langue d’oc, Joan Da a mis entre parenthèses son sacerdoce de professeur d’occitan afin de se consacrer pleinement à sa carrière de chanteur. Le pari est risqué et courageux mais pour suivre son évolution depuis plusieurs années, je peux dire que le bonhomme travaille dur pour réaliser son rêve. Auteur-compositeur, il offre aujourd’hui des textes qui sont épurés et sensibles. Sa musique, quant à elle, est plutôt pop avec des riffs de guitare assez entêtants comme dans le titre « Viva Zapata ! ». Ce premier véritable album, « Register », fait référence au mot gravé avec ses ongles sur le mur de la Tour de Constance par Marie Durand, jeune protestante enfermée 38 années à Aigues Mortes parce qu’elle refusait d’épouser la foi catholique du roi Louis XIV. Il colore ainsi l’ensemble de l’album en parlant de résistance à toutes les oppressions. En plus de 11 titres, le CD offre des bonus vidéo intéressant sur le processus de création. A noter un duo avec Claude Marti en forme de passage de flambeau, ainsi que la présence au piano de Frédéric Fortes. Présence si remarquable d’ailleurs, qu’il est à souhaiter que la complicité de ces deux biterrois puisse se développer dans le futur. L’album « Register », un souffle de fraîcheur sur l’Occitanie.

REGISTER, Joanda, éditions Paysd’oc
Joanda Association, 5 impasse du Vercors 34500 Béziers
http://www.joanda.net/

mardi 14 avril 2009

30 ans, toujours fidèles


Le Beéarn a Nadau et Pagalhós, nous autres périgourdins avons Joan Pau Verdier et Peiraguda. Ces derniers ont gardé depuis 1978 selon la tournure rugbystique consacrée, leur ossature fondamentale constituée de Jean Bonnefon et Patrick Salinié.
Ces deux là c’est un peu pour moi comme pour nombre de gens d’ici, mes tontons adoptifs. Toujours fidèles au poste dans les moments où le besoin s’en fait sentir pour réconforter, donner de l’espoir et conter une bonne histoire. Si chansonniers ils sont c’est avec une dimension affective que parfois les non périgourdins ont du mal à comprendre. Leur poésie est à l’image de notre pays : douce, mélancolique, parfois moqueuse et bien sûr engagée au côté des croquants qui de tous temps se battent pour le respect et liberté.
L’amour du Périgord
Ecouter les Peiraguda, c’est allumer la cheminée et sortir une bonne bouteille en compagnie d’amis que l’on n’avait pas vus depuis longtemps. Aller à un de leurs concert c’est aller à la rencontre d’un Périgord amoureux de sa culture et de sa langue et optimiste quant à son devenir. Depuis 1978, sont passés dans le groupe Jean Louis Garrigue, Gilbert Guillaume, Bernard Gilet, Jean Marc Pernon, ainsi que le magnifique accordéoniste Jean Laguillonie. Au début des années 90, juste après l’aventure Bigaroc en compagnie de celui qui avait amené avec succès l’occitan sur les grandes scènes nationales, Joan Pau Verdier, les Peiraguda, firent mine d’arrêter de chanter. Et est-ce un signe ? Ce sont des minots qui ne les connaissaient que par leurs disques qui les amenèrent à se reformer. Aujourd’hui deux jeunots les ont rejoints, Jacques Gandon et François Paoli. Vendredi prochain ils fêteront leurs 30 ans avec de nombreux amis :Claude Marti, Joan Pau Verdier, Jan de Nadau, Joan Da, Daniel Chavaroche, Daniel Lomond, Le Solexcitan,…Un conseil, réservez vite sinon rendez-vous dans dix ans !

Concert des 30 ansà la salle des fêtes de Montignac le vendredi 17 avril 2009 à 20H30 précises.
Renseignements et réservations Amicale laïque de MontignacTél : 05 53 51 86 88Mail : a-l-m2@wanadoo.fr

Moussu T, le son de la Ciotat au Pays de l’Homme.

« L’universel c’est le local sans les murs ». C’est ainsi que l’auteur Miguel Torgal définissait la place de toutes les cultures dans un monde toujours plus globalisant. En plagiant la formule je dirais que le groupe « Moussu T e lei jovent » c’est la ville de La Ciotat sans les murs ! En effet peu de chanteurs et musiciens nous parlent aussi bien de l’univers qui nous entoure et de ses problèmes en racontant simplement des histoires de leur quartier ou des moments de la journée. Mais contrairement à d’autres chanteurs de France, ici le quotidien nous parle, il est mythifié et traduit l’amour, le travail, l’identité, la mort, avec toujours beaucoup d’humour et de douceur. Tatou, l’ancien, en opposition aux jovents, les jeunes Blu et Fred, a toujours su mêler dans sa poésie les sentiments, le chant revendicatif tout en cultivant une agréable nostalgie.
De 7 à 177 ans !
Moussu T e lei Jovent ont vu le jour il y a déjà quelques années autour d’un des leaders et du guitariste des légendaires Massilia Sound Sytem. Depuis les concerts se succèdent sur toute l’Europe. Le son proposé est très fédérateur. Mes enfants sont aussi fans de ce groupe que moi.. La fusion de la gouaille marseillaise, du blues, de la musique brésilienne et du ragga à la Massilia, fait de leur spectacle un moment de bonheur et de convivialité pour tous les publics.
En novembre dernier je vous proposais déjà de vous procurer le troisième album de Tatou. Vendredi prochain ne manquez pas de voir et d’entendre le groupe sur scène, à Villamblard. La chose est suffisamment rare dans notre département pour ne pas rater l’événement. Et pour les recevoir, les organisateurs de la soirée ont mis les petits plats dans les grands. La première partie sera riche en surprises. Des lycéens viendront faire leurs premiers pas sur scène en compagnie du très connu Solexcitant et du groupe Eskelina, avant le concert tant attendu de Moussu T e lei Jovents.

La scène de la Familha s’élargit !

La Familha Artus est en passe d’inventer une nouvelle musique, un rock radicalement ethnique. C’est vrai que les Baudoin ont été bercés dans une vielle à roue au rythme du tambourin traditionnel béarnais et au son de la boha, la cornemuse de Gascogne. En grandissant, en compagnie de leurs amis musiciens et techniciens,ils ont su fusionner le répertoire tribal gascon avec le rock progressif anglais et les musiques électroniques. Ainsi s’est bâti leur univers si particulier.
Une rencontre autour de la mémoire orale.
Depuis l’automne, sous la houlette de l’Agence Culturelle, la Familha Artus s’est mise au service de groupes périgourdins dont la pratique artistique n’intégrait pas encore la dimension identitaire occitane. On trouve ainsi : AIGZOCET, qui allie chant rap et slam, voguant entre rock, pop et hip-hop, Lady Calling, au «Folk électrique bouclé » et aux textes en français et anglais, et Saj’Osmoz qui revendique un hip hop conscient.
L’enjeu de ces rencontres était d’utiliser comme base de création les collectages de la mémoire occitane effectués en Dordogne depuis 2006. La Familha Artus a mis son expérience à disposition des trois groupes pour les aider en ce sens et les sensibiliser à l’introduction d’instruments dits traditionnels dans leur pratique artistique.
Un spectacle et un DVD
Vendredi 3 avril, à Bergerac, tous les acteurs de cette aventure se retrouvent sur la scène du Rocksane pour un grand concert de clôture. Un DVD va bientôt voir le jour pour montrer les étapes de cette résidence d’artistes, la genèse du projet ainsi que des extraits du concert et des entrevues avec les musiciens. Scène de Familha, sera sans doute un des évènements culturels de ce mois d’avril.
Renseignements
Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord
05 53 06 40 00 / info@culturedordogne.fr / www.culturedordogne.fr

Catinon e Jacotin sont en deuil


Le créateur de Catinon e Jacotin, Charles Mouly, vient de mourir il y a peu. Avec lui c’est un monument de la littérature populaire qui disparaît. En effet quel écrivain en France peut s’enorgueillir d’une telle carrière. 20 000 chroniques écrites, 1000 émissions radios, 4000 représentations de théâtre, 5 millions d’exemplaires vendus des aventures de ses héros, et ce n’est là qu’un résumé de ce que fut l’incroyable phénomène que représentèrent depuis 1944 les chroniques de Catinon et Jacoutin a Minjacebas.
Un amoureux du théâtre
Charles Mouly, né en 1919 dans le Rouergue, licencié en lettres, entra à la fin de la guerre à Radio Toulouse. Il va rapidement y créer une émission de théâtre radiophonique en compagnie d’un comédien amateur, Gaston Dominique. Le succès fut immédiat. A une époque où la télé ne règnait pas encore en maîtresse sur notre pays, la ville Rose et toute la région s’arrêtaient de vivre à l’heure du repas. Et pendant 45 minutes les familles se retrouvaient à côté du poste afin de rire de bon cœur aux histoires du duo caricatural. La Catinon, femme aussi forte de corps que de caractère, le verbe haut et le manche à balais leste partageait sa vie avec son homme Jacotin qui était exactement le portrait inverse, maigre, pas très courageux et suce bonde invétéré. Pendant des années tout deux surent donner du bonheur aux auditeurs de Toulouse-Pyrénées comme aux lecteurs de la Dépêche et au public nombreux qui vint les voir au théâtre.
Dans les années 70, certains virent en Charles Mouly un écrivain manquant de finesse littéraire. La Catinon n’était sans doute pas assez politiquement correcte pour ceux qui espéraient marcher dans les pas de Fréderic Mistral. Pourtant peu d’auteurs occitans ont été à ce point en phase avec le peuple et ont pu partager la richesse et le géni de la langue occitane avec autant de réussite que Charles Mouly pendant 60 années aux côtés de Catinon et Jacotin.

samedi 21 mars 2009

L’Oc attitude !

Depuis une dizaine d’années, les vêtements « ethniques » se déclinent de multiples façons sur le territoire occitan. Besoin de marquer son identité ? Envie de se démarquer en marquant sa différence ? Volonté d’agir local dans une monde de plus en plus globalisé ? Les raisons d’une mode ancrée dans la culture occitane sont variées et multiples. Aujourd’hui quelques marques font leur chemin.
Adishatz la gasconne attitude !
Le premier arrivé sur ce marché et le plus abouti, Adishatz offre sans doute la gamme de produit la plus diversifiée. Sans jamais oublier les fondamentaux - la langue occitane, la gastronomie, le rugby, les compétitions de lancers d'espadrilles, la marque propose trois lignes : l’humour avec la Colleccion País, le classicisme et l'élégance avec la colleccion adishatz Classic ®, et le développement durable avec ADZ ® Lo Projècte. A découvrir le bermuda du festaire, vraiment étudié et taillé pour les très longues nuits d’été.Dans son sillon, la marque Qu’es aquò joue pour sa part à fond la carte de l’humour. Ces jeunes diplômés en marketing ont eux aussi choisi de traiter essentiellement l’aspect joyeux de notre culture en utilisant les clins d’oeils et la dérision.
Macarel le militantisme à fleur de peau !
Pour Macarel la démarche est radicalement militante. En déclinant la croix occitane sous toutes ses formes cette SARL souhaite diffuser partout sur notre pays des produits portant le label « ÒC ». Vous trouverez chez eux tout le nécessaire pour devenir le bon militant occitan. D’ailleurs, afin de développer ce concept, Macarel propose des tarifs de gros pour les associations et les boutiques.
Le Vint-quatre au cœur.
Le dernier venu, Vint-quatre, est une réponse au 64©. Cette nouvelle marque périgourdine au joli design se veut comme les autres résolument ethnique avec en plus le Cro-magnon ! Nous lui souhaitons longue vie au pays de l’Homme.
Pour en savoir plus : http://www.adishatz.com/ , http://www.quesaquo.fr/ , http://www.macarel.org/ , www.vinta-quatre.com/

Du Bartàs, le bal populaire du XXI° siècle !

En quelques années, Laurent Cavalié s’est bâti une belle réputation dans l’univers de la musique d’expression occitane. Auteur, compositeur, chanteur en solo, il ne déteste pas mêler ses talents à ceux d’autres artistes. A un moment percu-chanteur du groupe « La Fabrique », il joue aussi avec les Joglar Verne au sein du « Comité ». Pour celles et ceux qui ont déjà eu le plaisir de voir ou d’écouter les filles de « La mal coiffée », sachez qu’il en est également le metteur en chant comme en musique.
Aujourd’hui ce boulimique vit en parallèle une autre aventure artistique nommée Du Bartàs, en compagnie de Pascal calou Tenza, Jocelyn Papon et de Jean Dona. Ensembles, ils inventent une nouvelle musique populaire à danser, un croisement de baléti traditionnel occitan et de tout ce que les pays latins peuvent produire de plus dansant et festif. Cavalié a fait sa devise « l’universel c’est le local moins les murs ». Ainsi ses chansons ne viennent pas de nulle part. Elles sont issues d’un minutieux collectage auprès des anciens des villages languedociens. Cette « mémoire chantée » des Pays de l’Aude est la matière première et le fond créatif de l’alchimie musicale qui fera passer une scottish du Bas-Languedoc pour une samba brésilienne ou une salsa des plus épicées.
Le 25 mai prochain, Du Bartàs sortira son second album, « Fraternitat », une sorte de révolution fraternelle, prétexte au partage et à la danse. Samedi 14 mars, à l’invitation de l’association l’ASCO et de l’ACDDP, le groupe sera en concert à Tamniés à 21 h 30 salle du foyer rural. Dans l’après-midi, Laurent Cavalié animera un atelier d’accordéon. Les élèves du cours assureront la première partie de la soirée. Et pour ceux qui résident dans le sarladais et qui hésiteraient encore à se rendre à ce concert sachez que Du Bartàs c’est le feu sur scène et la fête assurée toutes générations confondues.

dimanche 1 mars 2009

Plonger dans le « Verd Paradis » de Max Rouquette

En novembre dernier, la bibliothèque municipale de Périgueux avait eu la judicieuse idée de débuter sa nouvelle saison des « Etranges lectures » par « Verd Paradis », l’œuvre majeur de Max Rouquette. Il aurait eu 100 ans cette année et malgré sa disparition en juin 2005, son écriture et sa poésie éblouissent toujours et encore la littérature occitane et mondiale.
Pour moi, Max Rouquette c’est la douceur d’un regard et d’une voix qui m’impressionna tant lors de ma toute première interview que je fis de lui pour France Bleu Périgord. C’est également la lucidité d’une prose poétique qui ne trouve son pareil que chez les plus grands écrivains du monde. Comme William Faulkner, il a su créer un univers particulier qui nous ouvre les portes de l’intime humanité. Et son petit village d’Argelliers, campé dans la garrigue au nord de Montpellier, fut le centre d’une comédie humaine qui durant 50 ans lui permit de bâtir une œuvre littéraire rare et incontournable.
«Retrouver le chant profond »
A ceux qui ont eu le plaisir de lire du Max Rouquette, en langue d’oc, ou en traduction, comme à ceux qui n’ont pas encore eu ce bonheur, je ne peux que conseiller de se procurer le double DVD édité par le CRDP de Montpellier. Grâce ce pack vidéo, vous pourrez rencontrer l'écrivain dans les lieux où il a vécu et qui l'ont inspiré, et écouter des extraits nombreux et variés de son oeuvre littéraire. L’ensemble comprend 2 DVD, un livret documentaire et pédagogique, 4h30 de films, d'entretiens, de reportages, de lectures, d'approches critiques, en occitan et en français. Le CRDP de l’académie de Montpellier a également réalisé un site dédié à Max Rouquette où l’on peut trouver la bande-annonce du DVD, des textes à lire ou à écouter, un lexique…
Pour le plaisir des mots et de la voix de Max Rouquette, pour l’éclairage que nous en offrent Roland Pecout et d’autres écrivains, pour la profondeur de ce « Verd Paradis » que fut l’œuvre de Max Rouquette, je ne peux que vous conseiller de vous procurer ce double DVD.
« Retrouver le chant profond »
Double DVD - PAL Durée : 4 h 30 Livret : 72 p.
CRDP académie de Montpellier
http://www.crdp-montpellier.fr/maxrouquette/index.htm

mercredi 25 février 2009

Un nouvel art martial occitan est né !


Connaissez-vous le Cho Chi Shon ? Ce n’est pas une nouvelle chaîne de restaurants de « sushi ». Ce n’est pas non plus une race de chien venu d’Asie. Pour la réponse rendez vous sur Internet, sur le site Dailymotion. Là vous découvrirez ce nouvel Art Martial Occitan, le Cho Chi Shon. Dans un court métrage complètement décalé et truffé d’humour (normal en Périgord), Laurent Labadie nous y livre les clefs de ce qui va peut-être devenir sport olympique.
Laurent Labadie est un OVNI
Licencié de théâtre et d’occitan, ceinture noire de Viet Vo Dao, ex-éleveur de canards, Laurent Labadie est un OVNI dans le paysage culturel périgourdin et occitan. Les auditeurs de France Bleu Périgord ont le plaisir de l’entendre chaque jour dans « l’oc à la coque ».Vous l’avez peut-être aperçu en 2008 sur les marchés avec son complice Ludo au guidon de son Solexcitan. Vous avez pu le voir aussi dans le « Molière au carré » de J.M Champion, ou encore dans « La Mondina », pièce en gascon du XVII° siècle. Ce garçon plein de ressources, bilingue, boulimique, fait même la tournée des écoles avec un spectacle ludique et didactique qui met en scène la sécurité routière pour les enfants.
Aujourd’hui, en compagnie de Jean Christophe Charnay et devant la caméra d’Arnaud Lalanne, il nous livre un court métrage en format cinéma qui en a les qualités tant dans le cadrage que dans l’écriture. Après une première expérience cinématographique il y a quelques années, Laurent Labadie souhaitait renouer avec la pellicule. Ayant en réserve une trentaine de scénarios, il a convaincu des amis de le suivre dans cette aventure du court-métrage autoproduit qui sent bon l’amitié et le bénévolat.
Quand le Kung Fu rencontre le Saucisson.
Mais alors, qu’est-ce que le Cho Chi Shon ? C’est la rencontre improbable du Kung Fu, de l’occitan et du saucisson. C’est un rite initiatique, ésotérique, mystique et gastronomique dont je vous laisse découvrir la chute. C’est aux arts martiaux ce que le Solexcitan était à la leçon d’occitan. C’est délirant, plein de clins d’œil et de références. C’est plaisant et vivifiant et cela va faire grincer les dents des gardiens du temple. C’est du Laurent Labadie pur sucre. Et il nous tarde de voir les prochains épisodes.
http://www.dailymotion.com/video/x8ahex_le-cho-chi-shon-ou-lart-martial-occ_fun

jeudi 12 février 2009

Un portail Internet ouvert sur toute l’Occitanie !

Il y a plus de 10 ans de cela, Tatou, alors chanteur des Massilia Sound System, me fit remarquer qu’Internet allait devenir pour les occitans l’équivalent pour les indiens des signaux de fumée. Cette vision était prémonitoire car si vous avez la curiosité de taper le mot occitan sur un moteur de recherche vous ne pourrez que constater le foisonnement de sites consacrés à la culture occitane.
Cependant il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans une jungle de plus de 700 liens traitant de l’Occitanie. Aussi pour aider les internautes à trouver rapidement ce qu’ils cherchent, le Conseil Régional de Languedoc-Roussillon a chargé le CIRDOC (centre inter-régional de développement de l’occitan) basé à Béziers, de mettre au point un portail capable de recenser et de mettre à disposition du public l’ensemble des sites qui concernent la culture occitane.
Plus de problèmes pour faire les exposés !
Le pari relevé par le CIRDOC semble gagné puisque « La Porta d’oc », a réussi à être un véritable portail généraliste qui propose des renseignements sur les domaines de l’occitan aussi variés que la culture, l’enseignement, la diffusion des œuvres, les sports, l’économie ou le tourisme. Ce site promis à un bel avenir va vite devenir le lieu de ressources préféré des étudiants, lycéens, collégiens et de tous les élèves qui souhaitent préparer un devoir ou un exposé sur un domaine touchant à l’occitan. Cela va être aussi une référence pour toutes celles et tous ceux qui cherchent un groupe, un livre ou n’importe quelle référence ayant un rapport avec la planète Occitanie. Ce sera enfin un bon moyen pour les nouveaux arrivants dans nos régions de l’entre deux mers de découvrir et de mieux comprendre leur nouveau pays d’adoption.
http://www.laportadoc.eu/, une adresse indispensable pour tout savoir sur la culture d’oc d’aujourd’hui.

lundi 9 février 2009

« Màs si chantava la vita », mais si tu chantais la vie…

Cela faisait 20 ans qu’il n’avait plus écrit de chansons et voici qu’avec la complicité de l’association périgourdine La voix des sirènes, Joan dau Melhau nous offre 14 nouveaux poèmes a cappella ou accompagné à l’harmonium indien.
Melhau c’est simple on aime ou on déteste. Comme il le dit dans le très intéressant entretien publié pour l’occasion par La voix des sirènes : « si tout le monde se mettait à m’aimer dans ce pays, je dirai que je suis sur une mauvaise pente. »
Ses textes sont à la fois poétiques, politiques, et extrêmement lucides. Ils peuvent s’apparenter à un long chant pour une écologie qui ne se voudrait pas raisonnée mais simplement respectueuse de notre planète. C’est certain, il y a dans cet album beaucoup de mélancolie et de nostalgie pour un monde paysan disparu aujourd’hui, mais l’auteur s’y montre également très critique sur notre folle époque dictée par le seul besoin de possession et de consommation.
Je vous conseille de lire en parallèle l’entrevue de l’auteur avec La voix des sirènes. Joan dau Melhau s’y montre très sincère. Et si la partie consacrée à son œuvre peut sembler extrêmement pessimiste, je dirais plutôt très lucide, la seconde partie fait la part belle aux engagements politiques de l’artiste. Celui qui pourrait sembler par trop dégagé de toutes contraintes y fait preuve d’une lecture sans concessions de la France, de son histoire et de son rapport à la culture, aux cultures.
Alors fans de Joan dau Melhau qui n’avez que quelques vieux disques vinyles de ce chanteur avare en enregistrements, dépêchez-vous d’acheter « Màs si chantava la vita ». Quant aux curieux qui ne le connaissent pas encore, faites en de même. Entrer dans le monde de Melhau c’est pousser la porte d’un univers unique et dérangeant dont on ne ressort pas indemne.

« Màs si chantava la vita »,
La vois des sirènes, La Chambéronie 24750 Marsaneix
http://l.v.d.s.free.fr/, l.v.d.s@free.fr

dimanche 25 janvier 2009

Quand chrétiens, juifs et musulmans vivaient ensembles.

Alem Surre Garcia est la preuve que l’on peut avoir à la fois de la culture et une véritable culture. Enfant d’immigrés espagnols, cet intellectuel toulousain ouvre depuis quelques années un grand chantier de réflexion autour de l’histoire occitane. Dans son ouvrage « Au-delà des rives », il met à bas l’idée selon laquelle les Pyrénées seraient une frontière naturelle entre l’Espagne et la France. Il semble qu’au contraire il fut un temps où ces montagnes ont uni plus qu’elles n’ont séparé, et où les terres occitanes tournaient résolument le dos au nord de l’Europe lui préférant l’attraction culturelle et économique du pourtour méditerranéen.
Au moment où l’Europe se pose beaucoup de questions sur son identité, en s’appuyant sur de solides recherches, Alem Surre Garcia se fait l’archéologue de notre civilisation. Et des rives du Jourdain à celles d’Aquitaine, des rives de Garonne à celles du Guadalquivir, patiemment, avec humour et érudition, ce brillant intellectuel extirpe de l’oubli des pans entiers de notre passé que l’Histoire officielle avait cru bon faire disparaître.
Si vous avez l’opportunité d’aller assister à sa conférence, samedi 30 janvier au Bugue, il faut vous attendre à être irrésistiblement entraîné dans un voyage à travers les lieux et le temps ; le souffle de sa voix s’appuyant par moments sur des images, des vidéos, des cartes numérisées, et des musiciens associant l’Orient et l’Occident. Je vous conseille d’aller également au concert donné le lendemain salle Eugêne Le Roy par les musiciens de « Tenson-electrica ». Maurice Moncozet et ses amis proposent eux aussi une approche nouvelle des chants et des musiques des troubadours.
Pour mettre à mal les idées reçues et penser autrement les affrontements géopolitiques du monde méditerranéen d’aujourd’hui, une conférence et un concert sur le moyen-âge occitan ce week-end au Bugue, salle Eugène Le Roy, vendredi et samedi 31 janvier 2009 à 20h30.

Atlas Sonore de Seilhac : quand un pays nous nous livre ses secrets.

A quoi peuvent donc bien servir les collectages de la mémoire vivante qui se font aujourd’hui un peu partout sur les territoires de France ? Je serais tenté de dire qu’ils sont une trace extraordinaire pour tous ceux qui souhaitent que soient transmises nos cultures aux générations futures. Et chacun à sa façon y apporte sa pierre. Ainsi, en Corrèze, au pays de Seilhac des passionnés ont patiemment enregistré les gens de chez eux qui pour l’occasion se sont faits conteurs, chroniqueurs et témoins-historiens de leurs expériences laborieuses, et même chanteuses ou chanteurs.
Ce long travail a donné naissance à un très intéressant Atlas Sonore. Certains des textes qui se trouvent dans le livret reprennent des enregistrements. On découvre ainsi des héros du quotidien, ces forçats des campagnes que furent les scieurs de long du Limousin ou les faucheurs-migrants qui partaient eux aussi faire la saison dans la Montagne. D’autres commentaires offrent un éclairage sur le pays de Seilhac, sur la promiscuité du français et de l’occitan qui y sont parlés, sur son histoire et sa sociologie. Les photos qui accompagnent les textes sont pour leurs parts belles et sensibles et elles font beaucoup quant à la réussite de l’ouvrage. Elles dévoilent des scènes de la vie courante, des paysages Limousin d’une grande beauté ainsi que les portraits des témoins de cet Atlas Sonore. Le CD enfin, nous permet d’écouter avec bonheur les témoignages en langue d’oc et français, des habitants de ce coin du monde qui nous est si proche à nous périgourdins. J’ai pour ma part beaucoup aimé les enregistrements effectués sur les marchés aux bêtes comme celui réalisé dans une étable. Cela rappellera des souvenirs à bien des auditeurs. La chanson des mois est pour sa part elle aussi incontournable.
De nombreuses raisons donc pour se laisser tenter et ce procurer ce moment d’humanité.

dimanche 11 janvier 2009

La mémoire occitane de la CAP passée au crible !

Il y a ceux qui ont de la culture et ceux qui ont une culture. Il y a les premiers à la culture générale, hors sol, que l’on dit élitiste et loin du peuple. Et puis il y a les seconds, les Sioux, les Inuits, les Touaregs ou les habitants du Périgord qui ont une culture : c’est à dire une langue, une histoire, des pratiques populaires et tant d’autres choses qui font son originalité dans ce grand village global appelé la planète. Souvent ces derniers, généralement hors des réseaux culturels et loin des salles de spectacles, de cinéma, de conférences, ont peu conscience des savoirs qu’ils détiennent. Ce public se sent encore dévalorisé : la culture populaire a depuis toujours été considérée comme ayant peu de valeur et d’intérêt. Aujourd’hui des pans entiers de la culture mondiale sont en train de disparaître accompagnés des milliers de langues dont elles sont porteuses.
Face à ces constats, depuis trois ans, notre département par l’intermédiaire de l’Agence Culturelle Départementale Dordogne Périgord a souhaité réagir en lançant un plan expérimental de développement culturel territorial par la valorisation de l'humain. Cette opération qui a pour nom Mémoire(s) de demain souhaite, au travers d’un grand chantier de collectage, lancer un message fort à la population périgourdine :nos anciens sont une ressource, une matière riche pour la création artistique, l'éducation et l'ouverture d'esprit des générations futures.
Grâce à ce travail des créations originales ont déjà vu le jour mais ce n’est que le début de cette formidable aventure humaine qui semble être une action unique en France. Ces collecteurs de notre mémoire se trouvent depuis cette semaine sur Périgueux et ses alentours alors, n’hésitez pas à aller les rencontrer.
Renseignements ACDDP : 05 53 06 40 00.

dimanche 4 janvier 2009

Pour apprendre à danser facilement !


« Per plan las dançar » Vol 1, Pour bien les danser.
Ce premier opus édité par La Talvera est une méthode simple et agréable pour acquérir des danses d’Occitanie. Ce n’est pas la première fois qu’un dispositif pour apprendre les danses occitanes voit le jour. Cependant, ce DVD marque sa différence avec ses prédécesseurs.
D’abord, l’équipe de la Talvera milite depuis longtemps pour la transmission de la culture occitane. La danse est pour elle à la fois un but et un moyen, « c'est une façon de se positionner par rapport au monde. Danser, […] c'est un acte culturel, un acte politique », une façon d’être et de revendiquer son identité.
Ensuite, il faut voir que chaque chorégraphie proposée dans ce DVD est issue d’un collectage. Les danses ont été recueillies par la Talvera entre 1979 et 2008 dans l'Albigeois, le Rouergue et le Quercy. Chacune d’elle s’inscrit dans une dynamique historique et culturelle au travers de tout notre pays.
Enfin, l’originalité du DVD réside dans le fait qu’il a été filmé avec la volonté de transmettre et de donner l’envie de danser. Lo branle, lo branlon, lo chiborlin, lo virolet pòlcà,la borrèia , lo filoset, lo brisa-pè,… sont expliquées et montrées de façon didactique par un couple, puis dansées de manière collective, en situation dans les magnifiques décors qu’offrent les places et les rues de Cordes sur Ciel.
Un seul regret, que le DVD bilingue occitan-français ne soit pas accompagné d’un CD audio qui proposerait les airs des danses proposées. Mais l’ensemble demeure un très bel outil de transmission, agréable à regarder et très simple à utiliser. Vivement le Volume 2.
Per plan las dançar (Vol 1) Danses d’ Occitanie
Associacion CORDAE/LA Talvera BP 40 23 Carrièira Granda del relòtge 81170 Còrdas http://www.talvera.org/