dimanche 25 janvier 2009

Atlas Sonore de Seilhac : quand un pays nous nous livre ses secrets.

A quoi peuvent donc bien servir les collectages de la mémoire vivante qui se font aujourd’hui un peu partout sur les territoires de France ? Je serais tenté de dire qu’ils sont une trace extraordinaire pour tous ceux qui souhaitent que soient transmises nos cultures aux générations futures. Et chacun à sa façon y apporte sa pierre. Ainsi, en Corrèze, au pays de Seilhac des passionnés ont patiemment enregistré les gens de chez eux qui pour l’occasion se sont faits conteurs, chroniqueurs et témoins-historiens de leurs expériences laborieuses, et même chanteuses ou chanteurs.
Ce long travail a donné naissance à un très intéressant Atlas Sonore. Certains des textes qui se trouvent dans le livret reprennent des enregistrements. On découvre ainsi des héros du quotidien, ces forçats des campagnes que furent les scieurs de long du Limousin ou les faucheurs-migrants qui partaient eux aussi faire la saison dans la Montagne. D’autres commentaires offrent un éclairage sur le pays de Seilhac, sur la promiscuité du français et de l’occitan qui y sont parlés, sur son histoire et sa sociologie. Les photos qui accompagnent les textes sont pour leurs parts belles et sensibles et elles font beaucoup quant à la réussite de l’ouvrage. Elles dévoilent des scènes de la vie courante, des paysages Limousin d’une grande beauté ainsi que les portraits des témoins de cet Atlas Sonore. Le CD enfin, nous permet d’écouter avec bonheur les témoignages en langue d’oc et français, des habitants de ce coin du monde qui nous est si proche à nous périgourdins. J’ai pour ma part beaucoup aimé les enregistrements effectués sur les marchés aux bêtes comme celui réalisé dans une étable. Cela rappellera des souvenirs à bien des auditeurs. La chanson des mois est pour sa part elle aussi incontournable.
De nombreuses raisons donc pour se laisser tenter et ce procurer ce moment d’humanité.

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