
Comme un enquêteur, il nous convie à une magnifique balade qui va de l’université de Toulouse Mirail, à Laguiole en passant par les rives du Lot et les marchés d’Armagnac. Cette quête ethnolinguistique permet de reconstituer l’histoire des gens de ce pays, de comprendre comment s’est bâti le géni de cette société languedocienne riche et variée, toujours en mouvement, et comment ses accents en sont une des plus belles marques d’identité. J’ai beaucoup apprécié les portraits qui forment l’ossature du livre. J’ai appris sur le rugby, les courses de vaches, la place de la femme dans la société pyrénéenne prérévolutionnaire.
Le verbe, l’image et le son.
Vous serez comme moi séduits par l’écriture d’André Minvielle. Vivifiante et créative elle donne de la chair et du sens aux rencontres. La mise en photos de Jean-Philippe Arles est elle aussi remarquable faisant de chaque personnage croisé par Dédé Minvielle un héro du quotidien. La bonne idée est d’avoir doté l’ouvrage d’un CD où vous pourrez écouter la voix, l’accent, de tous les acteurs de cette joyeuse enquête de sens et de son.
Je regrette seulement que ce très beau voyage au cœur du Languedoc n’ait pas été étendu à l’Aquitaine. A la rencontre de tous ces gens, on sent intuitivement que notre région va bien plus loin que ses frontières administratives.
« Gueules de voix » André Minvielle,
Éditions Privat 2008. 160 p. (CD original inclus) 35 euros.
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