lundi 9 février 2009

« Màs si chantava la vita », mais si tu chantais la vie…

Cela faisait 20 ans qu’il n’avait plus écrit de chansons et voici qu’avec la complicité de l’association périgourdine La voix des sirènes, Joan dau Melhau nous offre 14 nouveaux poèmes a cappella ou accompagné à l’harmonium indien.
Melhau c’est simple on aime ou on déteste. Comme il le dit dans le très intéressant entretien publié pour l’occasion par La voix des sirènes : « si tout le monde se mettait à m’aimer dans ce pays, je dirai que je suis sur une mauvaise pente. »
Ses textes sont à la fois poétiques, politiques, et extrêmement lucides. Ils peuvent s’apparenter à un long chant pour une écologie qui ne se voudrait pas raisonnée mais simplement respectueuse de notre planète. C’est certain, il y a dans cet album beaucoup de mélancolie et de nostalgie pour un monde paysan disparu aujourd’hui, mais l’auteur s’y montre également très critique sur notre folle époque dictée par le seul besoin de possession et de consommation.
Je vous conseille de lire en parallèle l’entrevue de l’auteur avec La voix des sirènes. Joan dau Melhau s’y montre très sincère. Et si la partie consacrée à son œuvre peut sembler extrêmement pessimiste, je dirais plutôt très lucide, la seconde partie fait la part belle aux engagements politiques de l’artiste. Celui qui pourrait sembler par trop dégagé de toutes contraintes y fait preuve d’une lecture sans concessions de la France, de son histoire et de son rapport à la culture, aux cultures.
Alors fans de Joan dau Melhau qui n’avez que quelques vieux disques vinyles de ce chanteur avare en enregistrements, dépêchez-vous d’acheter « Màs si chantava la vita ». Quant aux curieux qui ne le connaissent pas encore, faites en de même. Entrer dans le monde de Melhau c’est pousser la porte d’un univers unique et dérangeant dont on ne ressort pas indemne.

« Màs si chantava la vita »,
La vois des sirènes, La Chambéronie 24750 Marsaneix
http://l.v.d.s.free.fr/, l.v.d.s@free.fr

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